Ecologie
Modifié le 23/12/2024
Baisse des ventes de voiture électrique en France : comment l’expliquer ?
Selon les données du Ministère de la Transition écologique « La part de marché des voitures électrifiées est passée de moins de 3% en 2019 à 26% en 2023 (17 % de voitures électriques et 9 % de voitures hybrides rechargeables), représentant 303 900 immatriculations de voitures électriques et 162 800 immatriculations de voitures hybrides rechargeables en 2023. ». Mais, en 2024, le marché n'a pas été aussi porteur pour les modèles électriques. En effet, la vente de véhicules électriques neufs enregistre une baisse depuis plusieurs mois consécutifs en 2024.
Un recul qui peut notamment s’expliquer par le prix plus élevé de ce type de véhicules, alors que la conjoncture économique n’est pas rassurante et que le pouvoir d’achat a baissé depuis plusieurs mois. Et les projections pour 2025 restent mitigées. Les aides financières vont connaître quelques remaniements, qui auront forcément un impact sur les ventes. Reste que certains modèles ou types de véhicules ont plus la cote que d’autres.
Une baisse du nombre d’immatriculation des voitures neuves
Les véhicules électriques n’auraient-ils plus la côte ? En tout cas pour l'industrie automobile, les chiffres de l’année 2024 ne sont pas tous bons. En octobre 2024, les immatriculations de voitures particulières neuves (VPN) ont reculé de 11% par rapport à la même période l'année dernière. Ce qui constitue le 6ème mois de baisse consécutif cette année, selon les données du cabinet spécialisé AAA Data. Au total, 135 529 immatriculations ont été enregistrées en octobre 2024.
Et les chiffres du mois de novembre ne sont pas meilleurs selon le communiqué de presse de AAA Data publié au 1er décembre. Il y est révélé que les immatriculations de voitures électriques neuves sont en baisse de 13% par rapport à l’année précédente avec 133 319 immatriculations de VPN. Information à prendre en compte pour analyser ce chiffre : le mois de novembre 2023 comptait deux jours ouvrés supplémentaires, par rapport à cette année.
Ces derniers mois, la baisse a été encore plus importante : -24% en août par rapport à la même période en 2023 et -11% en septembre, toujours par rapport à l’année précédente. Plus largement, la baisse sur l’année 2024 atteint déjà -4%.
Bon à savoir : Même constat pour les ventes de voitures électriques en Europe. Depuis le début de 2024, le volume total des ventes est inférieur de 5,8 % à celui enregistré en 2023 sur la même période selon les données de l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA). Cela indique un ralentissement global du secteur auto.
Les ventes de 2025 impactées par la réglementation et le budget
Les chiffres de l’année 2024 ont d’abord été boostés par la mise en place du leasing social pour la voiture électrique, au 1er janvier. Ce dispositif a connu un très fort succès, inattendu, avec un objectif initial atteint en moins d’un mois et une augmentation du nombre de véhicules concernés (de 25 000 à 50 000 véhicules électriques). À tel point que le gouvernement a suspendu cette aide, qui permettait de bénéficier d’un véhicule électrique à 100€ par mois pour certains ménages (en fonction des revenus).
Pour 2025, tout pourrait dépendre du budget alloué au verdissement du parc automobile. Car en 2024, ce dernier était de 1,5 milliard d’euros. Il est, en 2025, estimé à moitié moins puisque « seulement » 700 millions d’euros devraient être alloués à l’électrification, comme l’indique le gouvernement. Une coupe budgétaire et un signal qui ne devraient pas pousser les consommateurs à acheter un nouveau véhicule, qui plus est électrique. Meilleur exemple : celui de l’Allemagne, qui a supprimé des aides pour des raisons budgétaires également, sur tous les modèles de véhicules électriques. Pour ce pays, qui est le premier marché automobile en Europe, les conséquences ont été rapides avec une forte baisse des ventes.
Les 700 millions prévus par le gouvernement devraient servir :
- À la mise en place d’un bonus écologique progressif : 4 000€ pour les revenus modestes, 3 000€ pour les revenus intermédiaires et 2 000€ pour les plus aisés.
- Au retour du leasing social pour permettre aux ménages modestes d’accéder à la motorisation électrique à des prix intéressants
- Au maintien (avec financement adapté) de la prime au retrofit, qui permet de convertir un véhicule thermique en véhicule plus propre
- Au maintien (avec financement adapté) du soutien aux camionnettes électriques
Si les modalités de ce nouveau budget doivent encore être définies, le gouvernement indiquait dans un communiqué de presse le 1er décembre 2024 que « des financements sous la forme de certificats d’économies d’énergie seront mobilisés pour encourager l’électrification des véhicules utilitaires légers ».
Toutefois, rien n'est moins sûr puisque le vote du PLF 2025 a été retardé du fait de la motion de censure. Reste à savoir ce qui sera mis en place réellement pour encourager la transition des véhicules thermiques vers des véhicules plus propres.
À noter : la suppression de plusieurs aides est prévue, notamment celles pour les cycles, les deux-trois roues, les quadricycles motorisés ainsi que la prime à la conversion.
Certains modèles/constructeurs ont la cote
La fin d’année 2024 pourrait tout de même être marquée par un regain d’intérêt avant la disparition de certaines aides. En plus, la sortie de nouveaux modèles pourrait booster les ventes comme la Renault R5 ou la Citroën C3. D’autant que ces modèles, des citadines, ont des prix de vente qui restent un peu moins élevés que de nombreux autres véhicules électriques. Chez Renault d’ailleurs les immatriculations de véhicules électriques ont augmenté de 77 % grâce aux Renault 5 et Scenic, qui se placent à la 1ère et 4ème place du podium des voitures électriques les plus vendues en novembre.
Les voitures hybrides continuent de plaire puisque les ventes ont, dans l’ensemble, progressées de 17% en novembre. Elles représentent à elles seules 48% de l’immatriculation des VPN. Ce sont les hybrides non rechargeables (HEV, hors microhybrides) qui seraient particulièrement choisies (21% du marché) mais elles sont talonnées par les microhybrides (MHEV) qui représentent 19% du marché (+71%). Au contraire, les hybrides rechargeables reculent de 20% et ne représentent plus que 9% du marché.
Enfin côté carrosserie, selon AAA Data les SUV reculaient de 20% en novembre (50% des immatriculations) ; les berlines de 21% (42% du marché).
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L’occasion reste privilégiée
En effet, les voitures d’occasion sont toujours plus plébiscitées que les voitures électriques neuves. Si leurs ventes ont chuté de 2% en novembre avec 432 542 transactions, ces chiffres ne reflètent pas l’année 2024. Là, les ventes ont augmenté de 3,6%, avec 4 926 738 transactions. Selon AAA Data, il se vend donc trois voitures d’occasion pour une neuve. Un choix qui peut notamment s’expliquer par le prix, ces véhicules étant moins chers que des voitures neuves.